Introduction
SUPER Carrera
Née
dans la tourmente, on ne peut pas dire que la 911 SC ait été un enfant voulu
par l’usine. A la fin des années 70, les 924 et la nouvelle 928 tentent de prendre
la place du petit coupé dont l’architecture et la philosophie passent pour complètement
désuètes. A Zuffenhausen, deux clans s'affrontent : ceux qui pensent que les
moteurs avant doivent prendre la suite et ceux qui aimeraient voir la 911 poursuivre
sa carrière. Du coup, entre errements et hésitations, la gamme de l’époque navigue
en plein flou artistique.
C’est ainsi qu'a la fin de l’année 76, on trouve dans le même catalogue un Coupe
911 2L7 de 165 CV, la Carrera 3.0L de 200 CV, la 924 ainsi que la toute nouvelle
928. Et encore, la 914 vient-elle de disparaître d'une gamme comprenant encore
la 930 Turbo.
On se demande même, finalement, quelles raisons poussent l’usine a proposer,
fin 1977, la 3.0 SC. Les 928 et 924 recueillent un beau succès et le sort du
porte à faux arrière parait être celé. D'autant que sur le papier, cette 3L
SC n'a rien de vraiment passionnant. Les ingénieurs s’inspirent du moteur de
la 3.0 Carrera mais ne trouvent rien de mieux à faire que diminuer la puissance
de... 20 ch. Pour les observateurs, c'est clair : on cherche tout simplement
à écarter en douceur le petit coupé.
Dans son livre , « Eternelles 911 »
Paul Frère se fend d’affleurer d'une remarque sans ambiguïté : .......
«..... Aussi ne peut-on s’empêcher
de penser que la seule raison ayant motivé la réduction de puissance de 200
CV (Carrera 3.0) à 180 CV (911 SC) était d'éviter que les nouvelles 911 SC ne
se montrent plus rapides que la 928, à la fois plus puissante et plus chère......»
ET POURTANT ...
Pourtant, la retraite du Docteur Fuhrmann, grand partisan de la 928 et
le choix du public vont faire la différence. Plus sobre que les modèles précédents,
plus fiable et confortable, la nouvelle 911 va s'imposer malgré une puissance
réduite.
D'ailleurs, dès l’année modèle 1980, le moteur gagne huit chevaux (!) pour passer
à 188 ch. Difficilement explicable, cette augmentation de puissance qui n'est
en fait rien d'autre qu'un réajustement, la première série de flat-six développant
en réalité bien plus que les 180 chevaux initialement annoncés.
1981, enfin, est la dernière année d'évolution de la 3.0L SC. A l’usine, Peter.
W. Schutz successeur du Dr. Fuhrmann et Ferry Porsche ont définitivement
décidé de poursuivre l’aventure 911. Dans l’affaire, le moteur de la SC en profite
pour gagner 16 chevaux tandis qu'une évolution notable de l’injection K-Jetronic
apparaît. Des canalisations d’injection en acier remplacent les tuyaux en plastique
tandis que le démarrage a froid est facilité par l'adoption d'un nouveau système.
Extérieurement, la 3.0L SC ne se distingue guère des versions précédentes, si
ce n'est deux rappels latéraux des clignotants qui prennent place sur la partie
supérieure des ailes avant. Près de 58 000 "SC" vont voir le jour, y
compris une version cabriolet pour l'année modèle 1983 que les passionnés s'arrachent
toujours.
PAS CHERE MAIS ATTENTION ...
Avec 58 000 voitures commercialisées, inutile de dire que les versions SC sont
encore légion. Robustes et performantes, elles ont longtemps recueilli les suffrages
des passionnés qui voyaient en elles un bon moyen d'accéder au monde Porsche
à frais réduits. Depuis, si la Carrera 3,2L a pris le relais, la SC et plus
particulièrement la 204 ch, est toujours recherchée.
Aujourd'hui cependant, après vingt ans de vie bien menée, les SC ne se
trouvent plus que dans les annonces des particuliers. Rares, en effet, sont
les professionnels qui en proposent encore car la garantie est difficile à établir.
Ponctuellement, on peut encore s'adresser à un professionnel
réputé qui se chargera de dénicher une voiture en bon état. Mais il faut dans
ce cas s’attendre à payer aussi le service et à bénéficier en outre d’une garantie
limitée. Ne reste donc plus qu’à se rabattre sur les petites annonces en évitant
bien entendu de se .... précipiter !
Extrait de Sportwagen N° 70 – novembre
2000